Mettre Matapédia sur «la map»!

Par Avignon.Gaspésie
19 novembre 2024

L’hiver arrive à grands pas, et on commence déjà à s’impatienter à l’idée de chausser nos skis ou nos planches à neige pour dévaler les pistes du Petit Chamonix. On a rencontré Mélissa Anctil, directrice générale de cette station familiale fondée il y a 62 ans. Elle nous parle des projets et de l’avenir de la station.

Mélissa, parle-nous un peu de toi ! 

Je viens de Drummondville et j’ai grandi à Québec. Après avoir étudié en Techniques du tourisme d’aventure à Gaspé, je suis tombée sous le charme de la région. Je suis devenue maman de mon premier garçon et je suis partie de la région, mais je suis revenue en Gaspésie plus tard. Je me suis installée à Saint-Louis, puis à Murdochville. Là, je me suis plongée dans le ski et la planche à neige, en m’impliquant dans la patrouille. Entre ma job de direction, mes implications bénévoles, ma vie de mère monoparentale de cinq enfants (qui ont entre 8 et 20 ans), et la distance entre Carleton et le travail, je dois dire que mes journées sont bien remplies.

Comment es-tu arrivée à Matapédia ?  

Après quelques allers-retours dans la Baie-des-Chaleurs, je voulais m’impliquer et faire du ski dans le coin. J’avais le choix entre deux stations que je connaissais plus ou moins, Pin Rouge ou le Petit Chamonix. J’ai appelé ici, j’ai parlé à Geneviève, la directrice de l’époque. Dès que j’ai vu l’implication des gens, l’ambiance chaleureuse, je suis tombée en amour avec la place. J’ai commencé à prendre des responsabilités, et quelques années plus tard, j’ai pris la direction de la station.

Photo : Nancy Arsenault

COMMENT concilies-tu LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LES ACTIVITÉS D’UNE STATION DE SKI ?

C’est un vrai défi ! Les changements climatiques, on les ressent vraiment ici. L’année dernière, par exemple, on n’a eu que 7 jours d’opérations (comparés aux 50 jours habituels) à cause de la pluie. On explore l’utilisation de canons à neige, mais c’est pas aussi simple que ça. Il faut penser aux coûts, à l’impact environnemental, surtout pour une petite station comme la nôtre.On cherche des solutions pour gérer la situation quand les conditions ne sont pas idéales. Avant de se lancer dans des investissements, on analyse bien toutes les options en gardant en tête de répondre aux besoins de la communauté tout en respectant l’environnement..

Ce qui est bien avec une petite station comme la nôtre, c’est qu’on garde toujours en tête l’essentiel : offrir des activités accessibles à tous, permettre aux gens de se rencontrer, de sortir de l’isolement. 

COMMENT ENVISAGES-TU L’HIVER QUI S’EN VIENT?

Je suis positive! Vu l’hiver difficile de l’an dernier, je me dis que ça ne peut que s’améliorer ! Ce qui me rassure beaucoup, c’est qu’on a une nouvelle équipe qui commence à prendre forme. On travaille sur la polyvalence des postes, ça nous permet de mieux gérer les imprévus et de rendre la saison plus fluide.

Cela étant dit, je planifie mes embauches et mon budget en me basant sur l’idée qu’on aura environ 50 jours d’opération, mais on sait tous que ça dépend de la météo. C’est un peu l’inconnu. Mais je reste optimiste, surtout pour janvier, février et mars, je suis sûre qu’on pourra skier et ça, ça me motive. 

LE PETIT CHAMONIX A-T-IL DES PROJETS EN DEHORS DE LA SAISON HIVERNALE? 

Oui, absolument. Depuis quelques années, on cherche à diversifier nos activités et on a soumis plusieurs demandes de financement pour des projets de développement à la MRC Avignon. Le premier constat a été de réaliser que la station avait besoin de redressement, pas juste au niveau des infrastructures, mais aussi en termes de gouvernance, de communication et de marketing. Le Petit Chamonix était perçu comme une station de ski uniquement hivernale, mais on savait qu’il fallait étendre notre offre à l’année.

Cela nous a poussés à organiser des événements comme « Monts et Rivières en Couleurs ». L’idée est de prolonger la saison touristique et de mettre Matapédia et les Plateaux sur la map pour les paysages d’automne parce que c’est absolument magnifique, tout simplement! On voulait aussi proposer des activités accessibles à tous, pas seulement aux skieurs. C’est un gros défi, surtout quand on parle de financement, parce qu’on est une organisation à but non lucratif. 

Photo : Page Facebook du Petit Chamonix

Pour la suite, on a fait appel aux services d’un consultant externe qui nous aide à réfléchir à des projets à long terme. On explore des options comme les canons à neige, mais aussi des initiatives pour développer la station d’une manière plus durable. Même si ce n’est pas forcément un chemin facile, on a une équipe et un conseil d’administration super engagés, et la municipalité est derrière nous, ce qui nous aide beaucoup à avancer.

As-tu des rêves pour la suite ? 

Dans un monde idéal, j’aimerais voir le Petit Chamonix travailler encore plus en collaboration avec d’autres entreprises locales, comme Nature Aventure, pour offrir une gamme d’activités plus diversifiée, notamment pendant l’été. Ce serait génial que le Petit Chamonix puisse aussi jouer un rôle plus important dans le développement des loisirs et de la culture à Matapédia et des plateaux. J’imagine des événements accessibles à tous, comme nos journées familiales ou nos spectacles, auxquels les gens peuvent participer sans forcément faire du ski.

J’aimerais aussi qu’on puisse créer des partenariats avec d’autres entreprises de la région pour développer des parcours touristiques communs et offrir une expérience plus riche et variée. Notre but n’est pas de devenir une station géante comme Mont-Sainte-Anne, mais de rester fidèle à notre identité, de grandir tout en conservant notre cœur, et d’offrir une expérience authentique et diversifiée.

Photo : Nancy Arsenault

C’est quoi ton coup de cœur dans la mrc d’AVIGNON ?  

Sans hésiter, le barachois de Saint-Omer. Je suis tout le temps-là!

Tu veux en savoir plus sur la station ? Visite le site internet et la page Facebook du Petit Chamonix.

 

 

Amélie Tourangeau