Festival La Virée Trad : un festival pour et avec le public

Durant la fin de semaine de l’Action de Grâce, se tiendra la 24e édition du Festival la Virée Trad à Carleton-sur-Mer. Avignon.Gaspésie a rencontré Samuel Téguel qui est à la direction générale de Maximum 90 et du Festival la Virée Trad depuis 25 ans. Une quinzaine de spectacles, des ateliers, des conférences, le plus grand marché public en Gaspésie et plus encore : c’est un incontournable!

Tout d’abord, c’est quoi le Festival la VIRÉE TRAD?

C’est un événement populaire autour de la musique traditionnelle, pour et avec le public. C’est 15 spectacles en salle et sous le chapiteau de la scène MRC Avignon, une veillée de danse traditionnelle, une rencontre folklorique, des ateliers, des sessions de jam, des conférences, une exposition et un marché public qui réunit près de 60 producteurs et artisans de la Gaspésie.

Chez nous, la notion de proximité et d’échange entre les festivaliers et les artistes est très prégnante. On peut aller voir une quinzaine de spectacles, mais on peut aussi être acteur du festival en participant, par exemple, à des ateliers d’initiation à la gigue, à la session de jam avec des artistes de la programmation ou encore à la veillée de danse traditionnelle, où là le spectacle, il est moins sur la scène et davantage sur le plancher…Le festivalier se sent partie prenante.

Photo : FLVT 2023

Qui est le public du festival?

C’est plus de 7000 festivaliers sur 3 jours issus de la Gaspésie pour près de la moitié, mais aussi des 4 coins de la province, des provinces maritimes, des États-Unis et même de l’Europe.

On a vraiment un public intergénérationnel. C’est sans doute la marque de fabrique du Trad : c’est très rassembleur. Ça va des jeunes qui participent à la veillée de danse ou qui vont aller voir un show qui offre une musique qui groove davantage, aux amateurs de trad qui vont être plus sensibles à la musicalité et au répertoire puis on a des festivaliers un peu plus âgés qui vont redécouvrir des chansons ou des musiques.

Photo : Vitor Munhoz

De quelle manière est composée la programmation ?

On essaie d’être à l’écoute de ce qu’on nous propose.  L’idée est d’être un diffuseur représentatif de la diversité des offres. Le Festival La Virée Trad est apprécié et respecté dans le milieu, donc on reçoit également de nombreuses offres de spectacles. Et en tant que programmateur, j’essaie d’aller voir un maximum de shows et j’aime aussi me laisser guider par des coups de cœur.

Est-ce qu’il y a des activités à ne pas manquer cette année?

Je pense que cette année, c’est une des éditions les plus relevées artistiquement parlant. Après, c’est mon avis en tant que programmateur ! Entre autres, on a la chance d’accueillir le groupe français Startijenn qu’on présente comme les maîtres du dancefloor breton, Genticorum, groupe de l’année 2024 aux prix de Music Folk Canadienne, DJ DaOvee, alias Dâvi Simard, qui passe dans le tordeur de l’électro des hits du trad, le projet Traverse qui a certainement sorti un des meilleurs albums trad ces 3 dernières années, la famille LeBlanc considérée comme les nouveaux ambassadeurs de la culture acadienne, L’écho des racines, un grand spectacle de danse et de musique autour de la gigue et du flamenco et bien plus!

Avec les différentes formations invitées, on a un répertoire majoritairement québécois, mais aussi acadien, breton et irlandais qui est assez représentatif de la diversité musicale et de la musique traditionnelle québécoise.

Photos : Vitor Munhoz (Echo des racines) , Festival La Virée Trad, Folktographe (DJ Daovee), Eric Legret (Startijenn), Olivier Arseneault (Traverse)

Peux-tu nous parler du marché public?

C’est le plus grand marché public en Gaspésie et même peut-être à l’Est du Québec. C’est entre 125 et 150 000$ de chiffre d’affaires générés par tous les exposants. Dès la première édition, on a choisi de mettre de l’avant notre production bioalimentaire et notre artisanat.

À l’époque, on essayait de favoriser l’achat local, les circuits courts et aujourd’hui, ça fonctionne de plus belle : on a un chapiteau qui nous permet d’accueillir 36 producteurs et 21 artisans. Faute d’espace, on est malheureusement obligé d’en refuser. 

Photo : Vitor Munhoz

Achat local, circuit court, ce sont des exemples d’actions de développement durable ?

C’est un point très important pour nous. Depuis 2017, on suit le cahier des charges du Bureau de Normalisation du Québec (BNQ). Même si l’accréditation du BNQ pour les événements écoresponsables n’existe plus depuis 2024, on se fait un point d’honneur à suivre ces actions en attendant de trouver une autre certification qui soit tangible. 

Par exemple, on réalise toute une série de mesures pour la gestion de l’eau, de l’énergie et des matières résiduelles, recyclables et compostables, on met aussi en place une brigade verte chaque année. On mutualise le matériel, on travaille avec des fournisseurs locaux et on fait des efforts de compensation des gaz à effet de serre et on s’inscrit dans une démarche d’éco responsabilité autant que possible. 

Un festival avec des milliers de personnes, ça prend beaucoup de bénévoles aussi?

Comme le Festival La Virée Trad fait partie intégrante de la programmation de Maximum 90, j’ai la chance de bénéficier de l’aide de mon adjoint tout d’abord, puis du conseil d’administration, du comité organisateur et de 80 autres bénévoles qui viennent prêter main forte pendant l’événement. L’accueil, c’est d’ailleurs une des marques de fabrique du Festival et tout le mérite revient à l’équipe de bénévoles. Quand on entend de la communauté artistique qu’au festival La Virée Trad, on se sent accueilli, ça veut dire beaucoup !

Enfin, est-ce que tu as coup de cœur sur le territoire? 

Toutes les berges, les plages ou les quais où je peux pêcher, m’évader et me vider la tête. On va dire du Banc de Saint-Omer, en passant par le quai de Carleton-sur-Mer et en partant vers l’est.

Sinon, en termes de panorama, le 9 de retour du golf de Carleton-sur-Mer est assez exceptionnel. Quand on est sur le tertre de départ du trou numéro 13 et 15, la vue est extraordinaire qu’on soit un amateur de golf ou amateur de panorama, c’est assez fou.