Transcender le banal : quand la photo fait écho à...

C’est la 15ème édition des Rencontres de la photographie en Gaspésie. Pas moins de 18 artistes québécois et internationaux exposent sur 14 lieux inspirants en Gaspésie. Sur le territoire d’Avignon, 7 expositions sont proposées jusqu’au 30 septembre (sauf certains lieux).

Événement estival annuel, les Rencontres font découvrir la création photographique contemporaine et son actualité en occupant un territoire : la Gaspésie. Une série d’expositions et d’installations sont déployées, des événements publics sont conçus comme un espace de réflexion et d’initiation ainsi qu’un programme de résidences d’artistes et d’échanges avec des festivals d’autres pays. En plus des expositions libres, un itinéraire (Rencontres en tournée) est également organisé proposant des moments de discussions avec les artistes, de visites commentées d’expositions, de projections vidéo du 30 août au 2 septembre 2024.

Sous le thème de Transcender le banal, les expositions/installations de cette quinzième édition font notamment écho à… la transformation de notre agriculture, de nos paysages, de nos corps, l’observation de notre territoire ou encore des explorations botaniques et photographiques.

7 expositions à découvrir dans Avignon

Belvédère des Deux-Rivières – Matapédia

Lara Gasparotto- Dans la forêt

Diplômée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc (Liège), Lara Gasparotto vit et travaille en Belgique. Cette série photographique capture l’essence de la Nature de la Gaspésie. Ses arbres, ses torrents et rivières, ses vols d’oiseaux, ses roches. Ces images, imprégnées d’un caractère à la fois sauvage et doux, emmènent les spectateurs dans un univers de rêve, évoquant un désir d’évasion vers cette région mystérieuse. C’est avant tout le regard d’une mère qui observe le monde à hauteur de son enfant.

laragasparotto.com

Lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche – Pointe-à-la-Croix
Charles-Frédérick Ouellet –  To winter there

Originaire de Chicoutimi, Charles-Frédérick Ouellet explore, par le biais de la photographie, les champs de représentations de la mémoire, des lieux historiques et de l’identité. To winter there est un récit visuel inspiré des expéditions de Louis Jolliet (1645-1700) à travers le continent nord-américain, territoire qu’il a parcouru tout au long de sa vie, jusqu’à sa disparition en mer. Près de trois cents ans plus tard, en l’absence de ses journaux perdus, Charles-Frédérick Ouellet est parti sur les traces de ce personnage oublié, le long des fleuves qui s’enfoncent à l’intérieur des terres. Ses photographies dévoilent deux territoires situés aux directions opposées, l’un au sud des États-Unis, vers l’embouchure du Mississippi, l’autre au nord du Québec, où s’impose la mer du Labrador.

(jusqu’au 13 septembre 2024)

 charlesouellet.ca

Parc national de Miguasha- Nouvelle
Mériol Lehmann –  De la friche comme résistance

Né en Suisse, mais vivant au Québec depuis plus de 40 ans, Mériol Lehmann est un artiste ayant recours principalement à la photographie, à l’art sonore et aux arts médiatiques. Après avoir consacré ses recherches à une approche systémique du territoire et aux représentations de la ruralité contemporaine, il s’intéresse dorénavant à la remise en question du dualisme cartésien nature/culture et à ses impacts sur la crise écologique. Que ce soit sous forme d’expositions, d’installations ou de performances, son travail a été présenté dans de multiples lieux de diffusions sur cinq continents.

mlehmann.ca

 

Au bout du quai de Carleton-sur-mer
Anahita Norouzi – Palimpsest of Unseen Pasts

Anahita Norouzi est une artiste multidisciplinaire, originaire de Téhéran et active à Montréal depuis 2018. Sa pratique est axée sur la recherche, dérivée d’histoires marginalisées, avec un accent particulier sur l’héritage des explorations botaniques et des fouilles archéologiques, en particulier lorsque la recherche scientifique s’est empêtrée dans l’exploitation coloniale des géographies non occidentales. L’œuvre Palimpsest of Unseen Pasts (2022) se compose de six impressions, dont la taille crée un lien anthropomorphique avec le corps du spectateur. En utilisant des images de spécimens d’iris persan pressés, conservés dans des herbiers occidentaux, Norouzi est intervenue numériquement pour supprimer toutes les informations superposées, telles que les étiquettes avec des classifications taxonomiques, ne laissant que les contours anatomiques de la plante.

anahitanorouzi.com

Bibliothèque Gabrielle Bernard-Dubé – Carleton-sur-Mer
Livres photographiques 2024

Exposition rassemblant des livres photo des artistes 2024 et les parutions des Éditions Escuminac. Cette année, les Rencontres de la photographie en Gaspésie présentent une exposition dédiée, d’une part, aux livres photographiques publiés par des artistes participants et des livres sans présentation d’une exposition.

(jusqu’au 13 septembre 2024)

Centre D’artistes Vaste et Vague – Carleton-sur-Mer
Maude Arsenault – Naviguer dans un océan de chair 

Maude Arsenault investit les thèmes de la représentation féminine, des espaces privés, de la domesticité et de l’intimité, dans le cadre d’une approche photographique et matérielle qui oscille entre compositions abstraites, autoportraits, paysages et images documentaires. Naviguer dans un océan de chair est le résultat de deux résidences de recherche en Gaspésie. Elle réfléchit aux espaces des corps féminins et aux notions de lieu et de nature en transformation. Ainsi, à partir d’observations photographiques du paysage et du littoral gaspésien en érosion dû aux changements climatiques, elle pense, en parallèle, aux mutations des corps féminins, à leurs effritements, leurs représentations, leurs oppressions, leurs charges, leur protection et leur impermanence.

(jusqu’au 13 septembre 2024)

maudearsenault.com

Parc du Vieux-Quai – Maria
Catherine Beaudette – La shed de Jacques

Catherine Beaudette est une artiste canadienne, une travailleuse culturelle et une ancienne professeure à l’Université OCAD. Sa pratique artistique découle de ces deux endroits où elle collectionne des objets, des artéfacts et des spécimens qui forment la base de ses peintures, ses photographies et ses installations. La shed de Jacques est une installation composée de 150 photographies prises au cours des 10 dernières années dans un hangar situé sur la côte est de Terre-Neuve. Il s’agit du hangar de Jack Weeks, bâti à la fin des années 1800, dans la communauté portuaire de Duntara, Bonavista. Le moratoire sur la morue en 1992 a entraîné la désaffection de dizaines de hangars, les pêcheurs et leurs familles ayant dû migrer ailleurs à la recherche d’un emploi. Tous les hangars restants, sauf deux, ont été détruits par l’ouragan Igor (2010) qui a vidé le port et réduit le rivage au silence. La shed de Jacques commémore la perte de ces hangars et des modes de vies qu’ils incarnent partout dans le monde. Jack Weeks est décédé en 2011 à l’âge de 88 ans, mais son hangar reste un lieu important pour les rêves et la créativité.

catherinebeaudette.com

 

Tu veux savoir où sont situées les expositions ? Les Rencontres t’ont concocté une Map. Pratique!

Pour plus d’informations : photogaspesie.ca

Informations et crédits photos :

Rencontres de la photographie en Gaspésie