AVIGNON
INSPIRE BENOIT:
VIVRE L'HIVER

Par Benoit Tardif
9 juin 2020

Qui suis-je?

Benoit Tardif

Benoit Tardif est un illustrateur qui vit et travaille à Montréal. Il aime particulièrement dessiner des gens ordinaires et des paysages grandioses avec de belles lignes et des couleurs vives. Quand il ne dessine pas, Benoit aime bien se prendre pour un grand pâtissier français. Au grand plaisir de sa petite famille.
Amélie, Benoit et Daphnée sont trois illustrateur.trices qui sont parti.es à la découverte du territoire d’Avignon. En quête d’inspiration pour créer des oeuvres originales et empreintes de l’identité avignonnaise, ces artistes nous partagent leurs premières impressions du territoire, tout juste avant la création.
benoIt, Parle-nous de toi ET de ce qui t’inspire.

Je suis illustrateur depuis environ une dizaine d’années. Je suis également éditeur par la bande parce que je possède une maison d’édition avec trois personnes formidables, Les éditions de Ta Mère.

Je suis une personne très curieuse, qui aime aller vers les autres, mais qui est assez solitaire aussi. J’aime ne pas me prendre au sérieux, rigoler beaucoup, et je pense que ça paraît dans mon travail d’illustrateur.

J’aime dire que ce qui m’inspire, c’est des choses de « p’tit gars ». Par exemple, ici, je suis inspiré par les bateaux, les gros camions, et aussi par des choses qui peuvent paraître banales, comme un dépanneur ou un restaurant.

Les choses du quotidien m’inspirent en général.

Puisque je suis illustrateur, je crée habituellement avec l’autre, c’est-à-dire que je vais prendre le texte d’un roman, par exemple, et je vais en faire une œuvre qui va devenir une couverture. Si je n’ai pas de clients ou de gens avec qui collaborer, je pense que mon œuvre n’existe pas. Je n’aime pas mettre d’étapes dans mon processus créatif. En général, j’aime m’asseoir avec un bon café et dessiner sans réfléchir. Puis, plus ça avance, plus j’ai en tête le texte ou l’œuvre sur laquelle je dois travailler, et de fil en aiguille, ça va devenir une illustration.

Était-ce ta première visite sur le territoire d’Avignon?

J’étais même jamais passé en Gaspésie! Je trouve ça vraiment plaisant et original qu’on soit venus l’hiver. On va ainsi éviter les clichés qu’on associe habituellement à la Gaspésie. 

Quand on m’a proposé le projet, je n’y croyais pas. Je trouvais que c’était trop beau. C’est vraiment plaisant de prendre le temps de venir sur le territoire et de rencontrer les gens pour vrai. C’est cet échange qui est vraiment intéressant : les gens nous donnent quelque chose, on le prend, et après on va leur donner des images qui, j’espère, les toucheront.

Quelle est ton impression générale des gens de la place?

Ils sont accueillants, souriants, heureux. J’ai eu plus de sourires et de bonjours en deux jours ici que pendant tout mon hiver en ville. C’est l’hiver, ici, mais je n’ai pas senti que les gens étaient stressés une seconde. Je pense que c’est le plein air qui fait ça. Je vis en ville, et on dirait qu’on ne veut pas de l’hiver. On le chasse, l’envoie plus loin. Ici, on prend le temps de vivre l’hiver.

L’impression qu’on peut se faire des régions, c’est que les jeunes ne reviennent pas, mais ici, il y a clairement des gens inspirants qui sont revenus. Et ils se débrouillent; une fait la cueillette de champignons, l’autre chasse, pêche… Les gens se sont carrément approprié le territoire.

La débrouillardise des gens m’a touché profondément. La beauté du paysage est aussi un incontournable. Le défi va être de trouver un fil conducteur. Je ne veux pas y aller de façon superficielle. Je veux y aller profondément, le plus authentiquement possible. 

Y a-t-il des détails, des éléments graphiques qui t’ont marqué?

À date, je dirais que j’ai été le plus inspiré en haut du belvédère à Matapédia. La vue est à couper le souffle, et les jeux de montagnes m’ont inspiré un jeu de lignes qui pourrait peut-être devenir abstraction entre un paysage et quelque chose d’autre. Aussi, les couleurs réfléchissantes: des bleus vifs contrastés avec des roses en fin de journée, la blancheur de la neige… C’est la plus belle neige que j’ai vue de ma vie! 

Tout est blanc, et çà et là, il y a des petites couleurs avec les maisons dans les villages. J’ai remarqué un garage avec des messieurs qui pelletaient de la neige sur le toit. Il y a peut-être quelque chose à faire avec ça concernant la rigueur du territoire et du climat… À suivre!


Tu veux voir le résultat final? Découvre maintenant les trois illustrations de Benoit. Nous avons aussi documenté son processus de découverte et de création en images. Pour voir les capsules vidéo, c’est par ici!